Eiffel – Tandoori (2007)

Publié le par Tireub


 1 - Loony Tune For The Moon - 3:07
  2 - Ma Part D'Ombre - 2:38
  3 - Saoul - 3:27
  4 - Paris-Minuit - 3:28
  5 - Belle De Jour - 3:14
  6 - Avec Des SI - 2:58
  7 - Disperses - 2:22
  8 - Bigger Than The Biggest - 5:01
  9 - Qu'Ai-Je Donc A Donner - 3:13
  10 - Shalom - 3:10
  11 - Tandoori - 3:08
  12- Rien N'est Pour De Vrai - 3:15
  13 - Gnomes On My Back - 3:04

14 - Tes Vanites - 3:15

15 - L'Opium Du Peuple - 1:03

16 - Une A Une - 2:57

 




Aujourd’hui est le jour tant attendu par les fans d’Eiffel, et donc votre serviteur, car sort enfin « A tout moment », leur nouvel album. Une chronique de ce disque arrivera très bientôt, le temps de me faire envoyer le disque depuis la France et de l’écouter une cinquantaine de fois (ca c’est déjà commence). Pour mémoire j’avais déjà parle du premier titre extrait de cet album ici.

 

En attendant, je vais faire un petit retour sur leurs précédentes productions afin de remettre un peu dans le bain.

 

En 2007, après la parenthèse solo de Romain Humeau le temps d’un album, Eiffel effectue son grand retour après la période creuse ayant suivi la tournée Cordes et Vents du ¼ d’heure des ahuris (ca j’en ai parle ici). Ce disque marque une première pour le groupe qui l’a enregistre en studio, les précédents ayant été enregistres dans des caves, granges, greniers, studios en cartons ou autres joyeusetés. Aucune notion de jugement ne sera émise sur ce choix, les albums précédents ayant un son particulier charmant. Il n’empêche que cela marque le passage à une autre époque. Ceci dit, il est paradoxal de constater que cet album est celui qui se rapproche le plus du son live d’Eiffel, avec ce sentiment d’urgence et cette rage généralement délivrée sur scène. Dans tout  les cas, ce disque se démarque de ses prédécesseurs et amène une nouvelle corde à l’arc de la bande à Romain. Une corde rock, brute, nerveuse, qui avait été esquissée sur le ¼ d’Heure des Ahuris mais qui s’éloigne définitivement de la légèreté pop d’Abricotine. Il marque aussi définitivement l’utilisation de textes recherches, engages, très riches, qui sont maintenant le lot quotidien du groupe, et on ne va pas s’en plaindre.




Le line-up de l'epoque pour la tournee


 

Le disque s’ouvre sur Looney Tune For The Moon une chanson en anglais lancinante, lourde de par son ambiance et son rythme lent permettant à la voix de Romain de prendre une place encore jamais entendue, a savoir largement en avant, utilisée a son maximum. A peine les guitares se sont elles tues que l’on enchaine a toute vitesse sur Ma Part d’Ombre, petite pépite rock nerveuse emmenée par des rythmiques rock basiques mais oh combien efficaces. Le groupe donne tout ce qu’il a, la voix étant a la limite de la rupture, on ressort épuisé de ce morceau énorme qui ne ralentit pas pendant ses deux minutes trente (on entend d’ailleurs la reprise de souffle a la toute fin du morceau). Pas le temps de se reposer vu que Saoul enchaine directement, plus calme mais encore efficacement rock. Le ton est donne, rythme classique à la batterie, basse suivant et guitares superposant des riffs basiques et des motifs plus complexes le tout portant une voix énorme. On en était venu à se demander si des français pouvaient faire du rock, la réponse est oui. Paris-Minuit reprend un rythme très élevé, le genre de chanson à écouter en montant le son, a ne pas chercher à comprendre. Belle De Jour ralentit quelque peu et offre un ajout de cordes discret en fond afin d’ajouter un peu a la richesse de ce titre. Encore des paroles de qualité porte par une voix définitivement instrument a part entière dans cette combinaison. Avec Des Si continue dans la même veine, un rock efficace. Dispersés est joue uniquement a la guitare avec une arrivée de cordes au milieu de la chanson, un rythme calme laissant la part belle a cette voix puissante sur des paroles profondes (« On est trop disperses. Dis, peut-on encore se rassembler ? »). Arrive ensuite le morceau de bravoure de l’album, dans lequel le groupe déverse pendant 5 minutes sa haine de nombreux aspects de la société actuelle. Bigger Than The Biggest tape sur tout ce qui bouge, tout ce qui les dérange, et c’est jouissif (« Il nous en reste de la merde à refourguer, par des medias crevards juchés sur des chaos d’immondices »). Il semble même que les cinq longues minutes de ce morceau ne suffisent pas à couvrir tous les sujets qu’ils aimeraient. En attendant, la chanson est modulable à l’infini et sera la pierre centrale de leurs futurs concerts. Jeux de mots, pirouettes vocales, tout est bon pour cette chanson sublimement rageuse. Qu’Ai-Je Donc A Donner ? montre que le groupe maitrise son sujet et sait aussi livrer des chansons plus calmes, toujours sur la même base mais présentant une autre beauté. Shalom reste un peu énigmatique pour moi, je n’ai jamais réussi à me plonger vraiment dedans, mais elle réalise un bon lien dans l’album. Tandoori déroule tranquillement avec son refrain anglais avec un jeu de mot facile (Fuck me tender, Love me tandoori). On relâche un peu la pression après ce début de disque ultra intense. Rien N’Est Pour De Vrai amène pour sa part une montée en puissance progressive jouissive. Cela plus des paroles magnifiques en fait ma chanson préférée de l’album. Gnomes On My Back est plus intense avec une diction plus sombre en anglais mais poursuit le travail pour faire de cet album une complète réussite. Tes Vanités continue et les adjectifs pour la décrire sont les mêmes que précédemment. On reste étonne par une telle qualité et une telle régularité pour produire autant de bonnes chansons tout en leur donnant a chacune une identité propre. L’Opium Du Peuple est un brulot d’une minute encore mène a toute vitesse pour achever la partie intense de l’album. On conclut alors avec Une A Une, « balade » calme clôturant de belle façon un album qui se laisse écouter sans fin.

 

On arrive content a la fin de l’album qui remplit complètement son rôle, pur produit rock de qualité. Eiffel est arrive a maturité, ca se sent, et ca fait plaisir. L’album le plus abouti jusqu’alors, bien que très proche du cote live. C’est peut être ca la vraie face d’Eiffel après tout. Il manque juste les parties poétiques présentes sur les albums précédents, mais la qualité des textes permet de s’en affranchir. Un très bon album donc pour un groupe droit dans ses bottes, qui sait ce qu’il veut, et qui le montre.

 

A écouter en priorité : Rien N’Est Pour De Vrai, Bigger Than The Biggest et Ma Part D’Ombre  


Publié dans Eiffel et moi

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G
<br /> Ah... On est en pleine retrospective avant la sortie du nouveau? (Que j'ai pas encore fini d'écouter mais apprécie déjà bien)...<br /> <br /> Allez, pour le plaisir: A écouter en priorité: Ma part d'ombre, Saoul, Tandoori, Tes vanités.<br /> <br /> <br />
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T
<br /> <br /> Et oui petite retrospective pour donner un peu le temps de digerer le dernier qui tourne en continu par chez moi. J'attend aussi qu'on me l'envoie depuis la France pour pouvoir dire un mot sur le<br /> packaging lors de ma chronique. En tout cas je suis loin d'etre deçu.<br /> <br /> <br /> Au final, je donne mes 5 titres par artiste chez toi, tu donnes tes preferences par cds chez moi, echange de bons procédés.<br /> <br /> <br /> <br />